Synthèse et rapport national 2022

Concernant les faits marquants pour cette campagne, l'année 2022 s'inscrit dans la tendance générale du réchauffement climatique mais de façon encore plus marquée que les années précédentes. A l'échelle de la France, l'année 2022 représente l'année la chaude plus jamais enregistrée en France depuis le début du 20ème siècle. Ces conditions climatiques se sont traduites, au niveau côtier, par des températures de l'eau particulièrement élevées tout au long de l'été. Sur le plan pluviométrique, l'année 2022 est très déficitaire : le manque de pluie quasi généralisé sur le printemps et l’été combiné à des températures très élevées a généré une sécheresse des sols superficiels record sur l’ensemble du pays durant l’été. En conséquence, les concentrations en phytoplancton plus réduites ont été plutôt défavorables à la croissance et à la gamétogénèse.
En ce qui les concentrations larvaires, les suivis démontrent une plus grande variabilité interannuelle pour les stades "larves moyennes" et "larves grosses", mais sans réelle tendance sur le long terme, si ce n’est que depuis 5 années consécutives, les concentrations en larves grosses sont plutôt faibles en Baie de Bourgneuf.
Pour le recrutement, nous retiendrons que la Rade de Brest s’est caractérisée par un recrutement fort, avec des valeurs moyennes de captage record. Sur ce secteur, la dernière décennie ne compte plus d'année sans recrutement comme c'était encore le cas au début du siècle. A l’opposée, la Baie de Bourgneuf présente, cette année, un recrutement très faible Pour le Bassin d’Arcachon, il y a eu cette année un recrutement fort, avec des valeurs faisant parties des valeurs les plus fortes, ce qui confirme le caractère très contrasté de ce bassin vis à vis du captage, avec une alternance de bonnes et mauvaises années. Enfin, retenons que la Lagune de Thau continue d’être caractérisée par un recrutement très variable tant sur le plan spatial que temporel : l'année 2022 revient cependant vers des conditions plus normales : progressivement, les techniques de captage se stabilisent sur ce site particulier émergent, sur lequel quelques ostréiculteurs pratiquent l'activité de captage.
Sur cette année, des mortalités importantes de naissains d’huîtres continuent d’être observées (environ 63%), et ce de façon plus précoce au Sud qu’au Nord. Pour la classe d’âge 18 mois, les mortalités constatées sont bien inférieures à celles obtenues sur la classe d’âge naissain, (environ 15%). Cependant, on constate des mortalités très hétérogènes entre les sites. Enfin en ce qui concerne la croissance, elle apparait très hétérogène selon les sites : ces différences sont directement liées aux apports nutritifs contrastés