Synthèse et rapport national 2011

Face à l’évolution constante du phénomène de mortalité affectant les huîtres creuses sur l'ensemble des bassins ostréicoles français, il est apparu indispensable de pouvoir disposer de séries temporelles relatives à la survie et à la croissance des huîtres en élevage dans les divers environnements conchylicoles.
Pour cela, l’Ifremer met en œuvre, depuis 2009, un réseau (Observatoire Conchylicole) dont l’objectif est d'observer et de caractériser sur un plan national la dynamique spatio-temporelle des performances conchylicoles de lots d’huîtres sentinelles, et en particulier de la survie dans le contexte de la crise ostréicole actuelle.

Le rapport national 2011 est téléchargeable ici:

La synthèse des suivis 2011

L’ensemble des données acquises par l’Observatoire Conchylicole en 2011 a été diffusé en temps quasi-réel, par l’intermédiaire de ce site internet dédié affichant les courbes de mortalité, de croissance et de température sur chaque site (actualisé tous les 15 jours). Des bulletins résumant les évolutions des divers paramètres sont également téléchargeables sur le site. Enfin, les mesures haute fréquence de température, pression et salinité des différents sites sont accessibles en temps réel sur un serveur spécifique.

 

Les résultats des suivis réalisés en 2011 mettent en évidence des différences significatives entre les taux de mortalité cumulée sur les différents lots de naissains (moyenne nationale 63.2 ± 20%) et les huîtres de 18 mois (moyenne nationale 3.1 % ± 4%). Certains sites apparaissent fortement touchés quel que soit le lot de naissain (tels que l’étang de Thau ou Loix en Ré), en opposition à certains autres pour lesquels les taux de mortalité cumulée sont plus faibles (Morlaix, Géfosse). La cinétique d’apparition des mortalités diffère selon les sites, et semble suivre un gradient sud-nord, fortement corrélé à la date du passage d’une température seuil (16° C). Ainsi, la première vague de mortalité est observée sur l’étang de Thau dès la mi-avril, alors qu’elle n’apparaît qu’à partir du mois de juin sur les sites de Normandie, Blainville ou Géfosse.

 

Les analyses pathologiques réalisées lors des premiers constats de mortalité sur chaque type de lots de naissain, et pour chaque site, montrent une présence quasi-permanente de l'herpes virus OsHV-1 µvar (détecté dans 81 % des échantillons analysés), associée à la présence de Vibrio splendidus (détecté dans 92 % des échantillons analysés) : une corrélation est observée entre le nombre d’individus porteurs du virus OsHV-1 µvar et les taux de mortalité. Parallèlement à cela, la bactérie Vibrio aesturianus n’a été détectée que dans 4 % des échantillons analysés, sa présence restant donc anecdotique.

 

Les données de croissance des lots étudiés mettent en évidence des performances globalement bonnes pour l’année 2011, aussi bien sur le naissain que sur le 18 mois. En effet, après des taux de croissance comparables aux moyennes décennales 2001-2010 jusqu’au mois de juin, on observe des gains de poids nettement plus élevés de septembre à décembre (environ 50% supérieur pour les sites situés plus au Nord tels que Blainville, Géfosse, Cancale et Brest).