Synthèse et rapport national 2017
Le réseau d’observations conchylicoles RESCO assure, depuis 2009, le suivi de lots sentinelles d'huîtres creuses Crassostrea gigas sur des sites ateliers disposés sur l'ensemble du littoral français. Leur suivi permet d'acquérir des données nationales de croissance et de mortalité, de traduire la dynamique spatio-temporelle des performances d’élevage et ainsi de participer à la compréhension des phénomènes observés.
Pour ce faire, des lots sentinelles d’huîtres correspondant à une même origine et à différents stades d’élevage (naissain, adultes 18 mois et 30 mois) sont déployés simultanément sur 12 sites ateliers représentant les grandes régions conchylicoles du littoral français.
En parallèle des suivis de croissance et de mortalité, des données associées à la présence d’agents infectieux dans ces huîtres, ainsi que des variables environnementales (température, salinité) sont acquises.
Le rapport national 2017 est téléchargeable ici :
Rapport national 2017
La synthèse des suivis 2017 :
Occupant une place de premier ordre dans les paysages côtiers français, l’ostréiculture est le premier contributeur de la filière aquacole française avec une production estimée à 85 000 tonnes ces dernières années. Véritable espèce ingénieur, l’huître creuse, installée en France depuis plus de 50 ans, joue aussi un rôle essentiel sur le plan écologique dans les écosystèmes qui l’abritent. Pourtant, depuis plusieurs années, cette
filière subie une baisse de production et les bancs naturels, garants de la diversité génétique, sont mis en danger. Ces phénomènes sont la conséquence directe de l’épizootie causée par OsHV-1 (sous sa forme μVar) affectant les naissains et des mortalités d’adultes associées à la bactérie Vibrio aestuarianus. Ces épisodes de mortalités accrues ne sont pas nouveaux mais leur récurrence et leur intensité ont amenés à élaborer des outils plus complets permettant de mesurer objectivement, par différents moyens et à plusieurs échelles, l’état de santé des huîtres, leur sensibilité aux infections et l’impact des variations environnementales et/ou anthropiques sur leur cycle de vie (reproduction, écologie larvaire, recrutement, croissance, survie). Ces outils doivent permettre de mieux évaluer sur le long terme les risques biologiques encourus par la filière (risques associés aux transferts, aux évolutions des pratiques culturales, ainsi qu’à l’émergence potentielle de maladies) ainsi que ceux encourus pour l’écosystème (perte d’habitats, de biodiversité et de services liés à la disparition des récifs d’huîtres sauvages devenus au fil du temps patrimoniaux). Dans la mesure où le cycle de vie de l’huître creuse s’accomplit intégralement en milieu naturel, ces outils font nécessairement appel à des systèmes organisés d’observation sur le long terme et à grande échelle afin d’appréhender la diversité des écosystèmes exploités. L’objectif général du projet ECOSCOPA est donc de mutualiser et pérenniser les dispositifs d’observation actuels, créés antérieurement par les projets RESCO et VELYGER, et d’y ajouter progressivement une série de nouveaux indicateurs physiologiques et environnementaux pertinents, contribuant à une analyse plus fine du cycle de vie de cette espèce en lien avec les pressions climatiques et anthropiques.
Le rapport ci joint présente donc de façon successive : (1) les suivis 2017 des paramètres environnementaux sur les six sites atelier ; (2) les suivis 2017 des mortalités sur les lots ; (3) les données du réseau VELYGER sur le cycle de reproduction de l’huître, en 2017, sur ces mêmes sites ; (4) un état de la diversité génétique du recrutement sur les principaux gisements naturels et (5) le développement de nouveaux outils et descripteurs écophysiologiques pertinents avec, en 2017, la mesure de la température interne de l’huître.