Synthèse et rapport national 2010

L'Ifremer met en œuvre depuis 2009 un Observatoire conchylicole dont l'objectif est de caractériser, sur un plan national, la dynamique spatio-temporelle des performances de l'huître creuse "Crassostrea gigas", et en particulier du phénomène de surmortalités touchant le naissain de cette espèce, tout en offrant la possibilité de détecter rapidement les évolutions survenant dans le comportement du cheptel en élevage.

Le rapport national 2010 est téléchargeable ici:

la synthèse des observations pour l'année 2010

L'Observatoire conchylicole assure le support, sur les bassins de captage traditionnels et émergents, du réseau Velyger de suivi de la reproduction, et permet de remettre en perspective les études et réseaux régionaux mis en œuvre par les professionnels et les centres techniques.

Pour ce faire, l'observatoire national s'appuie sur l'expérience acquise par le réseau Remora, et surveille, sur 13 sites positionnés dans les principaux bassins ostréicoles français, les mêmes lots sentinelles représentant les classes d'âge d'huîtres de moins d'1 an (naissain) et de ½ élevage ("18 mois").

Les mortalités

En 2010, après avoir démarré fin avril en Méditerranée, le phénomène de surmortalités a touché le naissain sur l'ensemble des bassins ostréicoles de la façade Atlantique à la Bretagne Nord en une seule vague début juin, en suivant l'élévation de la température de l'eau de mer à 16 °C. Le phénomène est ensuite très rapidement apparu en Normandie dans la 2ème quinzaine de juin, d’abord sur la côte Ouest Cotentin puis sur la côte Est, en baie des Veys. Les sites de Morlaix (Bretagne Nord) et de la baie de Quiberon (site en eau profonde, en Bretagne Sud) ont été les derniers touchés fin juillet - début août. Les mortalités ont perduré tout l'été, de manière variable selon les sites et se sont stabilisées à partir de la mi-septembre 2010.

La moyenne nationale des taux de mortalité touchant le naissain de Crassostrea gigas en élevage a atteint 71.1 % ± 11.8 % en décembre 2010, dans une fourchette comprise entre 41.5 % (Morlaix) et plus de 84.0 % (Étang de Thau). Sur l'ensemble de la campagne, les niveaux de mortalité atteints par les différentes catégories de naissain s'avèrent assez homogènes sans que l'on puisse noter de différence significative entre les catégories.

L'élévation de la température de l'eau de mer a été suivie grâce à des sondes d'enregistrement haute fréquence disposées sur chacun des sites. Elle apparaît assez synchrone sur les différents secteurs de la façade atlantique, entraînant également une synchronisation dans l'apparition des mortalités dans tous les lots de naissain.

Les huîtres de "18 mois" ont présenté une mortalité faible en 2010, avec une moyenne nationale de 6.2 % ± 2.5 % sur l'ensemble des sites, comprise entre 0.4 % sur Cancale (baie du Mont Saint Michel) et 11.3 % en rivière de Penerf (Morbihan).

La recherche de pathogènes confirment l'implication dans ces mortalités du virus OsHV-1 génotype µvar, détecté dans 100% des lots analysés au moment des épisodes de mortalité. Les bactéries V. splendidus et V. aesturianus ont été trouvées respectivement dans 94 % et 12 % des prélèvements effectués.

La croissance

En terme de croissance, l'année 2010 apparaît comme une année médiocre, les valeurs atteintes en décembre s'avérant en moyenne inférieures à la moyenne décennale 2000-2009 tant pour le naissain (-18 %) que pour le "18 mois" (-12 %). Ce déficit de croissance est particulièrement prononcé sur la côte Ouest Cotentin, la baie de Morlaix, la baie de Quiberon, la rivière de Penerf et le bassin d'Arcachon.

 

Ce site Internet de l'Observatoire conchylicole assure la diffusion des informations en temps quasi-réel. Les résultats de mortalité et de croissance y sont présentés de manière graphique, par site et par catégorie de cheptel, via une interface géographique, en parallèle de l’évolution de la température, avec une réactualisation des données toutes les 2 semaines.